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BIG CHOP DIARIES - Shi Ryke : Je me sentais plus féminine et plus confiante avec les cheveux courts

BIG CHOP DIARIES - Shi Ryke : Je me sentais plus féminine et plus confiante avec les cheveux courts

Nom : Shi
Âge : 33 ans


Shi, 33 ans et moi travaillons pour Nike depuis quelques mois maintenant. Auparavant dans la banque néerlandaise, je surveillais les fonds de pension. J'ai étudié le droit des retraites et je travaille désormais pour le fonds de pension de Nike. Mais comme il n'y a pas de fonds de pension aussi important aux Pays-Bas, je m'occupe également des ressources humaines. Et c'est vraiment très amusant. Je vis dans un monde d’entreprise et il y a beaucoup d’hommes occidentaux. C'est pourquoi je pense que c'est cool qu'en tant que femme noire, je puisse faire une déclaration à travers ma chevelure.

Je suis aussi maman de Chris (5 ans) et je vis avec mon copain Angelo. Ensemble, nous avons une école de danse, nous enseignons la Kizomba deux fois par semaine.

Et ces derniers mois, j'ai eu plaisir à participer à l'élection Miss Black Hair Pays-Bas 2018. Je me suis inscrite sur les conseils de quelqu'un d'autre lorsque j'ai posté une photo avec mon grand ami. J'ai ensuite regardé le site Web et cela m'a vraiment séduit. Autonomiser les femmes noires, s’accepter et s’aimer tel qu’on le regarde.

Shi Ryke lors de Miss Black Hair 2018


Racontez-nous la première fois où vous avez pensé à faire le big chop ? .

Cela a commencé au lycée en 1997. Ma mère me faisait toujours des torsades et des tresses dans les cheveux et à un moment donné, j'en ai eu marre parce que je trouvais ça enfantin. Je voulais aussi juste me promener avec un look cool avec des cheveux dénoués. J'avais 13/14 ans à l'époque où j'ai demandé à ma mère si je pouvais m'occuper moi-même de mes cheveux car je n'avais plus envie de tresses. Ma mère approuvait cela. Et puis j'ai commencé à travailler avec du Gel et des choses comme ça, pour le coller et le rendre lisse et j'ai commencé à faire des nattes. Mais au fil du temps, je me suis demandé pourquoi mes cheveux ne ressemblaient pas à ceux des autres filles de l'école, puis j'ai compris qu'il existait une chose telle que se détendre, ce que je n'avais en fait jamais connu. J'ai ensuite parlé à ma mère et elle a accepté si je me détendais. J’ai donc défrisé mes cheveux et je les ai gardés pendant très, très longtemps.

Mais c’est déjà dans mes plus jeunes années, 15/16 ans, que j’ai eu un faible pour les cheveux courts. C'était à l'époque du Prince de Bel Air qui mettait en vedette un personnage nommé Lisa, elle avait les cheveux très courts. Je pensais que c'était si beau et j'ai vraiment voulu faire ça depuis. Et mon père m'a dit : Non, tu ne vas certainement pas te couper les cheveux parce que c'est ta signature, mon grand-père pensait aussi la même chose, en fait. d'ailleurs, c'est ce que pensaient la plupart des hommes de la famille. Ils ont également dit non, vos cheveux sont tout simplement magnifiques et les femmes devraient avoir les cheveux longs. Parce que vos cheveux longs sont votre bijou. Ensuite, je me suis résigné à cela.


Qu’est-ce qui vous a finalement convaincu de le faire et combien de temps s’est-il écoulé entre l’idée de le faire et la réalisation réelle ?

Et vers 18/19 ans, je crois que je me suis coupé les cheveux pour la première fois. J'avais coupé une grande partie de mes cheveux à l'époque, mais ils dépassaient toujours mes épaules, donc ce n'était pas un GROS CHOP. Et quand je suis rentré à la maison, mon père m'a vraiment regardé en disant : Qu'est-ce que tu as fait ? Alors qu’en réalité, c’était encore long.

Mais à partir du moment où j’ai découvert les ciseaux, le toit m’a un peu arraché. Je trouve qu'il y a quelque chose de libérateur dans le fait de se couper les cheveux ! Et puis j’ai commencé à me couper les cheveux petit à petit, voire de plus en plus.

La première fois que j'ai fait le très gros chop, j'avais 25 ans, donc c'était il y a environ huit ans. À un moment donné, je me disais, je voulais ça depuis si longtemps, je vais juste me couper tous les cheveux.

Bien sûr, le fait que j'avais détendu mes cheveux et que je les lissais constamment a également joué un rôle. Et j'avais juste une touffe de cheveux, et c'était quand même assez beau parce que je recevais des compliments des gens mais, pour ma part, j'ai eu beaucoup de mal avec le fait qu'en sortant de la douche, j'avais juste des mèches à la place. de boucles. Mes cheveux ont simplement été abîmés en les relaxant et en les lissant plusieurs fois avec des pinces. Puis j'ai pensé, tu sais quoi, je vais juste le couper. Ma mère et mon père vivaient également au Suriname à l'époque et moi aux Pays-Bas, ce qui a rendu la décision un peu plus facile. Je pensais que mon père n'était pas là de toute façon, alors j'ai juste arrêté.

Chez le coiffeur, j'étais vraiment en sueur quand je lui ai dit : je veux juste me débarrasser complètement de mes cheveux. Elle a demandé : « Êtes-vous sûr ?

Nous avons donc d'abord coupé mes cheveux en Bob-line. C'était très court et sympa mais j'ai pensé non parce que je veux tout enlever. Alors la semaine suivante, je suis retourné la voir et elle a répété : « Je veux que tout s'arrête ». Et puis elle a tout coupé et puis un tout nouveau monde s'est ouvert à moi, j'étais tellement heureuse, j'étais tellement heureuse, j'avais vraiment un sentiment de wow ! C'EST CE QUE JE SUIS!



Quelle a été la principale raison pour laquelle vous avez fait le Big Chop ?

Il y avait plusieurs facteurs. C'est que je me suis dit non, mes cheveux se détériorent vraiment, je les lissais littéralement presque tous les jours car mes cheveux frisent très vite. Je le retouchais donc tous les matins avec un fer à lisser, ce qui le détériorait beaucoup. Quelqu’un m’a demandé un jour : mais tes cheveux sont-ils naturellement raides ? Et j'ai dit non, j'ai des boucles, mais ensuite je me suis lavé les cheveux une fois et j'ai pensé, oui, je dis que j'ai des boucles, mais il ne reste plus rien. C’était donc la réalisation numéro 1 pour moi.

Et d'un autre côté, je pensais que oui, je coiffe, coiffe et coiffe mes cheveux, mais en fait, ce n'est pas du tout qui je suis. Parce que quand j'étais jeune fille, j'avais une énorme chevelure. Et je me promène tout le temps avec de jolis cheveux raides le long de mon visage, mais ce n'est pas du tout moi . Et puis j'ai pensé que j'allais me couper les cheveux.
Et finalement, c’est depuis l’enfance que les femmes aux cheveux courts m’ont attiré. Quand je voyais une femme dans un film, à la télévision ou dans un magazine, je pensais toujours que oui, j'aime vraiment les cheveux courts.


Quelles ont été les réactions après l’avoir fait ?

Et c’est le look que vous avez gardé depuis.

La première fois que j'ai fait le Big Chop, j'ai passé six ans à me couper les cheveux parce que j'avais l'impression que cela me convenait et que d'une manière ou d'une autre, je me sentais plus comme une femme aux cheveux courts. Je me sens plus féminine, plus confiante, plus forte avec les cheveux courts.

Je pense que cela a surtout à voir avec ce que les gens disent souvent : si on coupe les cheveux courts, il faut être très fort. Parce que vous avez une certaine apparence envers les gens, qui affecte également la façon dont vous vous sentez. Au moins, je l'avais. Je me sentais vraiment confiante et forte et j'ai pensé : je n'ai pas besoin d'avoir des cheveux pour être belle, sans cheveux, je suis belle aussi et cela n'enlève rien à qui je suis en tant que femme ou en tant que personne. 

J'ai désormais à nouveau une chevelure, car il y a un an, en décembre 2016, j'ai décidé de ne plus la couper. Cela avait également plusieurs raisons.

L’une d’elles en particulier était que j’avais les cheveux courts si longtemps que j’ai perdu de vue la raison pour laquelle je faisais le BIG CHOP. La raison était que je voulais retrouver mes propres cheveux. Mais en fait, je voulais à nouveau chercher « qui suis-je ? » Je laisse donc mes cheveux faire leur travail et les laisse naturels, donc pas de lissage ni de défrisage.



En plus, il y a trois hommes, 1 mon fils, qui ont dit : tu as toujours les cheveux courts, pourquoi as-tu les cheveux comme un garçon, pour ces petits garçons c'est bien sûr un peu bizarre. Les hommes ont les cheveux courts, les femmes ont les cheveux longs, mais maman avait aussi les cheveux courts. Le 2ème était encore mon père qui disait : tu as de si beaux cheveux et tu continues à les couper et le troisième était : mon grand-père. En 2016, lorsque j’ai décidé de laisser pousser mes cheveux, mon grand-père est également décédé. Et il a toujours pensé que j'étais belle avec les cheveux courts, mais à un moment donné, il a dit : "En tant que femme, vos cheveux ne sont que votre bijou et laissez-les pousser pour voir à quoi ils ressemblent." Et je dois honnêtement dire que parce qu'il était mort à ce moment-là, ça m'a vraiment marqué et puis je me suis dit non, je vais juste laisser pousser mes cheveux maintenant. Ainsi, en un an et demi, mes cheveux sont devenus un peu plus longs que les épaules lorsque je les tire.

Et en fait, je n'ai jamais vraiment eu d'afro ou quoi que ce soit, mais c'est le cas maintenant et j'aime vraiment, vraiment ça. Et je remarque aussi que je trouve ça vraiment cool et je me sens vraiment en contact avec moi-même. Et c'est en partie parce que c'est naturel (donc pas de défrisant ni de lisseur) et parce que c'est naturel, ce sont mes propres cheveux, je n'en fais rien du tout. Je prends soin de mes cheveux avec beaucoup d'amour et je ne pense vraiment plus à les lisser. Depuis que j'ai arrêté de couper en 2016, je n'ai pas lissé mes cheveux une seule fois, je vis donc la vie avec une belle chevelure.

Parce que vous avez aussi remarqué ces derniers temps que de plus en plus de femmes noires commencent à s'accepter et choisissent de porter leurs cheveux naturels et je peux aussi dire avec fierté que j'ai inspiré les femmes de mon entourage à le faire. Beaucoup de femmes qui m'accompagnaient ont choisi « oui, en fait, c'est vraiment cool, on n'a pas besoin de s'adapter, on n'a pas besoin d'avoir honte, on n'a pas besoin de se cacher sous des perruques, etc.

 Quels types de produits utilisez-vous principalement pour entretenir vos cheveux ? S’agit-il uniquement de produits naturels ou n’y prêtez-vous pas vraiment attention ?


Parce que mes cheveux sont naturels, j'utilise également des produits naturels. Je dois dire que j'utilise quelques produits Sheamoisture qui ne sont pas complètement naturels à 100%. Mais sinon je n'utilise que des produits naturels. J'utilise souvent des huiles, que j'apporte souvent du Suriname car je suis sûr que mes cheveux poussent vite, et pour moi il est très important de protéger mes cheveux avec de l'huile car le climat ici ne prend pas vraiment soin de mes cheveux. faire.

Je ne jure que par l'huile Tonka de Marlon Rozenblad . C'est vraiment la meilleure huile qui soit. Et le soleil est très bon pour nous de toute façon, mais aussi très bon pour la pousse de vos cheveux.

J'ai entendu dire que beaucoup de femmes qui ont fait un gros coup commencent souvent quelque chose de nouveau dans leur vie, était-ce aussi le cas pour vous ?

Oui, je pense que c'est mon cas aussi. J’ai fait un choix conscient à l’époque parce que j’étais vraiment prêt. Nouveau moi, nouveau départ. Pour moi, c'était le symbole d'un nouveau départ. La seule chose dont je me souviens vraiment de mon choix, c’est que je le voulais depuis si longtemps et que j’étais vraiment prêt à le faire.

Pour moi, c'était aussi en quelque sorte une ode à mon grand-père que je laisse pousser mes cheveux. Parce que les sourcils épais sont aussi notre signature familiale. Mais bien sûr, j’allais aussi bien l’épiler. Alors à un moment donné, je ne ressemblais plus du tout à sa petite fille.


Et avez-vous fait cela à des fins culturelles ou de sensibilisation ?

J'ai fait pousser mes cheveux à des fins culturelles. C’est parce que je veux avant tout m’opposer aux normes occidentales qui nous ont été quelque peu imposées par le passé. Si l’on remonte très loin, nous, les Noirs, devions nous couvrir les cheveux parce que nous pouvions nous exprimer avec nos cheveux. Et à l’époque de l’esclavage, nous étions bien sûr autorisés à nous exprimer le moins possible et nous avions le droit d’exprimer le moins possible notre culture africaine. Dans les plantations, pendant l'esclavage, nous nous transmettions même des messages à travers nos cheveux puis la façon dont nous nous tressons les cheveux. Par exemple, vous pouvez transmettre votre humeur à d’autres hommes et/ou femmes à travers votre coiffure. Comme il n’était pas permis de communiquer entre eux dans les plantations, c’était le moyen de s’exprimer les uns aux autres. Donc à un moment donné, nous avons dû nous couvrir les cheveux. Heureusement, nous étions assez créatifs à l’époque et avons commencé à communiquer en portant le foulard de différentes manières.

Et après la fin de l’esclavage, une sorte de mécanisme est apparu selon lequel plus vos cheveux étaient lisses, mieux c’était et les gens ont commencé à y croire. Et bien sûr, cela a été largement promu dans les médias. Et puis nous avons commencé à éclaircir notre peau et à rendre nos cheveux plus lisses parce que nous voulions aussi naturellement appartenir à la norme. Et ce que l’on voit maintenant, principalement en Europe, c’est que les personnes brunes disent : nous sommes aussi belles, nous sommes aussi la norme et nos cheveux sont aussi beaux. Et je suis très fier, et la raison pour laquelle je porte mes cheveux comme ça maintenant, c'est que j'adore porter mes cheveux comme ça, pour montrer partout où je vais que je suis fier de qui je suis et que je suis fier de la façon dont je regarder. Donc pour moi, c'est en fait une sorte de déclaration et je me sens bien à ce sujet.

Avez-vous des conseils à donner aux personnes qui envisagent de le faire ? Des personnes qui l'ont fait mais n'obtiennent pas les résultats souhaités en termes de cheveux sains ?

 Je dirais qu'il suffit de le faire parce que j'ai trouvé que le big chop était l'une des choses les plus libératrices que j'ai jamais faites . C'est tout simplement une sensation merveilleuse et cela peut être un tout nouveau départ pour les femmes qui traversent quelque chose. Juste le début de quelque chose de nouveau. Et vos cheveux poussent très vite, surtout si vous en prenez bien soin.

Alors conseils, écoutez vos cheveux. Parce que les gens peuvent dire toutes sortes de choses sur ce que vous devriez faire pour avoir des cheveux meilleurs, plus forts et plus longs, mais c'est un processus. J’ai également essayé toutes sortes de méthodes dont vous entendez parler, mais cela peut ne pas fonctionner pour vous. Ce qui fonctionne pour les autres peut ne pas fonctionner pour vous. Alors ayez juste du temps, de la patience et de l’amour pour vos cheveux et vous y arriverez.

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